Le silence de la vieille dame

Dans sa chambre, la vieille dame était immobile.
Par la porte vitrée, une infirmière, en passant, jetait un coup d’oeil furtif et s’en allait, rassurée.
Cette patiente, Madame Léontine Galant, n’était pas difficile. On devrait plutôt dire qu’elle n’était pas agitée, bien au contraire, ce qui, en y réfléchissant bien, était plutôt inquiétant.

Cela faisait environ six mois qu’elle était entrée dans cet établissement réservé aux personnes à l’esprit un peu dérangé, et elle n’y avait jamais fait parler d’elle. En fait, elle n’avait jamais parlé.
Pas un son ne sortait de sa bouche. Comme elle n’avait aucune pathologie douloureuse, elle ne s’était jamais plainte. Elle n’avait jamais crié, jamais insulté le personnel ni les médecins, n’avait jamais tenté de se mutiler, ni donné le moindre signe d’une folie quelconque. Elle était d’un calme et d’une passivité impressionnants.
Le personnel médical, médecins compris, l’avaient prise en affection. Les infirmières lui faisaient des petites surprises de temps en temps. Sachant qu’elle aimait par dessus tout le chocolat, elles lui en apportaient assez souvent, ravies de voir l’oeil de la vieille dame, l’instant d’avant totalement morne et indifférent, pétiller soudain d’une flamme malicieuse et joyeuse, sa façon à elle de les remercier. Mais aussitôt elle se refermait, et mangeait son chocolat en silence, retournée dans son mutisme.
Cette dame ne recevait jamais de visite, à part celles de son médecin, le docteur Bruno Tissier, et semblait s’en accommoder sans problème. On se demandait même si elle se rendait compte de ces visites, tant elle restait indifférente.

Elle était arrivée dans l’établissement d’une façon plutôt curieuse.
Un matin, son médecin qui lui rendait des visites amicales, car ils se connaissaient depuis tellement longtemps qu’ils étaient devenus très amis, était arrivé chez elle, et l’avait trouvée prostrée. Elle l’avait à peine reconnu et ne répondit pas à ses questions, elle si volubile d’habitude, d’après lui.
Après l’avoir examinée, sans aucune réaction de sa part, mais n’ayant rien trouvé de particulier, à part cette apathie bizarre, il était rentré chez lui.
Mais il était inquiet. Quelque chose n’allait pas chez elle mais il ne parvenait pas à le diagnostiquer. Toute la journée cela l’avait tourmenté, au point que le soir, après son dernier patient, il était retourné chez son amie.

Ce qu’il avait trouvé l’avait bouleversé!
Elle s’était totalement dévêtue et, nue devant la fenêtre ouverte, elle se tenait immobile, les yeux levés ver le ciel.
Il faut préciser que c’était l’hiver, qu’il avait neigé, et que le froid était glacial. La maison n’était jamais trop chauffée, mais ce soir là il devait faire moins de 10° dans la maison.
Après avoir vainement tenté de lui parler, d’attirer son attention, il avait réussi tant bien que mal à la recouvrir d’une robe de chambre sans qu’elle manifeste le moindre intérêt pour ce qui se passait, et l’avait emmenée aux urgences, à l’hôpital le plus proche.
Après examens et check up complet, rien de pathologique n’avait été constaté. Tout était parfaitement normal et elle était dans une condition physique parfaite. Juste un peu frigorifiée, mais on l’avait rapidement réchauffée.
Alors? Que s’était-il passé pour que tout à coup, elle se ferme totalement au monde, et d’une façon aussi spectaculaire?

L’hôpital avait suggéré au docteur de la diriger vers une maison spécialisée, seul endroit où, peut-être, l’on parviendrait à comprendre ce qu’elle avait.
La recherche de ce genre d’établissement n’est pas chose facile, surtout si l’on désire à tout prix qu’il soit dans un périmètre suffisamment accessible pour ne pas se trouver coupé inexorablement du malade.
Après des recherches difficiles et pénibles, le docteur avait réussi à trouver cet établissement, tout à fait adapté au cas clinique de sa patiente et amie, et pas trop éloigné de chez lui, ce qui lui permettait de venir la voir tous les dimanches.
Il faut dire qu’il était célibataire, ou plutôt, veuf depuis pas mal d’années. Sans enfant, et donc pratiquement sans famille, du moins proche. C’est d’ailleurs ce qui les avaient réunis tous les deux, leur solitude.
Mais également beaucoup d’autres points communs.
Bien qu’elle ne se soit jamais confiée entièrement à lui, il avait réussi à savoir que sa vie n’avait pas été très heureuse.
Mariée à un homme qu’elle n’aimait pas (erreur de jeunesse disait-elle pudiquement), elle n’avait jamais répondu clairement à ses questions, et dès que celles-ci devenaient plus intimes, elle se dérobait d’une pirouette humoristique, lui offrait un chocolat, ou attirait son attention sur les mésanges qui se régalaient des graines qu’elle avait mises à leurs disposition sur la fenêtre. Et dans le fond, cela ne le dérangeait pas trop, il respectait son désir de garder son jardin secret.
Mais quand ils parlaient de leurs jardins respectifs, elle devenait intarissable. Ils avaient chacun un petit bout de jardin qu’ils entretenaient amoureusement.
Ils se lançaient des défis. A qui aurait la plante la plus extravagante, ou la plus belle, ou bien, lequel saurait l’entretenir sans problème le plus longtemps possible.
Tous les ans, ils participaient au concours des maisons fleuries de leur village. Et, au grand désespoir de leurs voisins, ils se partageaient toujours le premier et le deuxième prix.

Lui aimait la musique, et était très connaisseur. Il l’avait initiée à l’opéra, lui avait appris à aimer Mozart, Chopin ou Rachmaninoff. Il idolâtrait La Callas, et au bout de quelque temps, elle était devenue à son tour une inconditionnelle.
De son côté, elle lui avait appris à apprécier la peinture et la sculpture. Elle aimait passionnément Gauguin, Van Gogh et Botticelli, entre autres. Elle lui transmettait ses passions et ses dégouts.
Pour elle, Dali était un maitre, Picasso un jeanfoutre, qui avait su profiter de la crédulité des gens incultes.
Sur ce sujet, ils avaient des discussions qui pouvaient parfois tourner à l’aigre. Il n’était pas aussi intransigeant qu’elle sur Picasso, et lui trouvait des qualités qu’elle réfutait à chaque fois avec une parfaite mauvaise foi, ce qui, finalement, les amusaient tous les deux.
Ces discussions étaient leur façon de communiquer. Ils s’appréciaient beaucoup et, au lieu de rester seul, chacun chez soi, ils aimaient mieux se retrouver chez l’un ou chez l’autre, autour d’un bon dîner, et discuter jusque tard dans la nuit, au grand dam des voisins qui trouvaient cette relation un peu trop ambigüe.
ils devraient se marier disaient certains, pourquoi tournent-ils autour du pot depuis si longtemps? Ça devient indécent à la fin!
Et patati… et patata…
Si les commérages n’existaient pas dans les villages, combien de gens mourraient d’ennui devant la pauvreté et le manque d’intérêt de leur propre vie!…
Mais ils n’écoutaient pas ces médisances, se trouvant très bien comme ça, et n’en demandant pas plus.

Jusqu’à ce jour terrible où s’était produit cet incident incompréhensible et dramatique.
Personne, y compris le docteur qui était pourtant le plus proche d’elle, n’y comprenait vraiment rien.
Que s’était-il donc passé pour que cette femme, si enjouée, drôle et paressant aimer la vie, se ferme tout à coup, comme une huitre à qui l’on aurait voulu dérober sa précieuse perle? Pourquoi, à partir de ce jour, n’avait-elle plus prononcé un seul mot?
Mystère.

Plusieurs mois avaient passés ainsi.
Le docteur, fidèle à son amie, lui rendait visite tous les dimanches, et plus quand les jours fériés ou les vacances le lui permettaient.
Comme on ne lui connaissait pas de famille, il avait décidé de s’occuper de ses affaires courantes, c’est-à dire qu’il relevait son courrier, et mettait à jour tout ce qui était administratif.

Un jour, qu’il triait et rangeait quelques lettres, une enveloppe glissa du dossier qu’il consultait. Intrigué, il la ramassa.
Il n’avait jamais vu cette lettre, qui devait avoir été recouverte par le reste du dossier. L’enveloppe était datée d’environ six mois, et portait l’en tête d’un journal très connu qui réalisait de grands reportages culturels.
Elle était vide!
Curieux, il feuilleta la pile de documents, et là, perdue entre deux courriers administratifs anciens, il trouva la lettre qui lui correspondait.
Il la lut.
Au fur et à mesure qu’il en prenait connaissance, les larmes tombaient sur son visage bouleversé.
La lettre disait:

“Madame,
J’ai le grand regret de vous apprendre que votre fils, Alexandre, a trouvé la mort dans un accident, en Algérie, au cours d’une mission pour notre journal.
Sa voiture est tombée dans un ravin, et n’a été découverte que plusieurs jours après l’accident hélas, car elle était invisible de la route.
Son corps a été totalement carbonisé, et seule la plaque de la voiture louée, a permis de connaitre l’identité du conducteur.
Nous vous donnerons des détails supplémentaires lorsque nous en auront nous-mêmes, car les informations nous parviennent très difficilement.
Votre fils était un journaliste très apprécié, et estimé de toute la rédaction.
Moi-même, et tous nos collaborateurs, vous présentons nos sincères condoléances.”

La lettre était signée Monsieur Michel Baillons, directeur du journal.

Le docteur, abasourdi, ne bougeait plus.
Dans sa main qui tremblait inconsciemment, la lettre gisait sur ses genoux. Par moments, une larme tombait sur cette main, sans aucune réaction du docteur qui semblait être ailleurs, loin, très loin dans ses pensées qui se mélangeaient et se bousculaient, au point de lui donner le vertige.
Un fils, ainsi c’était çà l’explication, Léontine avait un fils, et il était mort brutalement, dans un accident de voiture!
Cette nouvelle si bouleversante, si horrible, avait complètement déconnecté son amie de la réalité. Le stress avait été si fort qu’elle en avait perdu le sens de la réalité, et qu’elle était restée dans l’état où la lecture l’avait plongée, sidérée.
Il regarda de nouveau la lettre, cherchant le nom du journal.
Sans réfléchir, mécaniquement, il releva le numéro de téléphone, et appela. Il expliqua la raison de son appel, et aussitôt, la standardiste lui dit de ne pas quitter, qu’elle allait lui passer le directeur du journal.
Et ce qui se passa ensuite, le docteur eu du mal à se le rappeler avec netteté par la suite.

Le directeur, après lui avoir demandé son identité et fait préciser ses relations avec son amie, lui avait demandé de bien vouloir venir au journal car il avait des choses importantes à lui dire.
Quand il arriva au journal, on le fit entrer immédiatement dans son bureau.
Monsieur Baillons garda le silence un long moment, que le docteur n’osa pas rompre le premier.
– Monsieur, lui dit le directeur, vous avez je crois, trouvé la lettre que j’avais envoyée à Madame Galant le 12 octobre de l’année dernière, pour lui annoncer cette terrible nouvelle: la mort de son fils, Alexandre, brulé vif dans un accident de voiture en Algérie?

– C’est exact répondit le Docteur, je ne l’ai trouvée que ce matin alors que je rangeai les papiers de mon amie.
Mais avant toutes choses, je vous dois des explications. Je suis son médecin depuis de nombreuses années, et nous sommes devenus des amis très proches, depuis longtemps.
C’est moi qui l’ai trouvée le jour où elle a reçu votre lettre, mais je n’en connaissais pas l’existence jusqu’à ce jour, ni son contenu bien sur, comme je vous l’ai dit au téléphone.
Elle en a été tellement bouleversée qu’elle a perdu l’usage de la parole, et depuis ne s’intéresse plus du tout à ce qui l’entoure.
Après la lecture de votre lettre, désespérée, je suppose qu’elle a voulu mettre fin à ses jours en mourant de froid. Une drôle d’idée avouez le. Je l’ai trouvée à temps heureusement, et je l’ai emmenée à l’hôpital.
Elle est actuellement dans un établissement pour personnes un peu dérangées, et son état est stationnaire. Il n’a pas évolué depuis ce triste jour.
Je dois vous dire que personne, moi le premier, n’a jamais rien compris à ce qui l’avait mise dans cet état, jusqu’à ce matin. Dieu sait si je me suis posé des questions, si les médecins se sont ingéniés à essayer de la faire sortir de son mutisme, mais rien n’y a fait.
On dirait qu’elle a construit un mur derrière lequel elle s’est enfermée définitivement. Et personne n’a jamais réussi à trouver la faille qui permettrait de parvenir jusqu’à elle.
Aussi, lorsque ce matin, par hasard, j’ai trouvé votre lettre, ce fut la révélation. J’ai enfin compris les raisons de son désespoir, et donc de son état.
Figurez-vous que, malgré nos relations, au-delà de l’amitié, elle ne m’a jamais parlé de son fils! Oui, ça vous étonne? Pas autant que moi. Je ne comprend vraiment pas pourquoi elle m’a caché ce fait. Pourquoi ne m’en n’a-t’elle jamais parlé? Savez-vous quelque chose qui pourrait expliquer ce silence?

Monsieur Baillons sembla gêné. Il baissait la tête et regardait le stylo bille qu’il tenait dans ses mains, et qu’il manipulait inconsciemment dans tous les sens. Après un moment de silence, il dit:

– Alexandre et sa mère étaient fâchés depuis de nombreuses années. Ils ne se voyaient plus, ne correspondaient plus. Il m’en avait touché quelques mots, mais je n’ai jamais très bien compris les raisons exactes de cette brouille. Une histoire compliquée, comme il y en a dans toutes les familles et que je n’ai jamais voulu éclaircir, car cela ne me regardait pas.
Alexandre était un excellent journaliste, je n’avais nullement envie de lui arracher ses secrets. D’ailleurs, s’il avait voulu me les dire, il n’aurait pas attendu que je les lui demande. Nous avions des relations très amicales, et je le considérais un peu comme le fils que je n’ai jamais eu. C’était un homme très chaleureux, très ouvert, qui avait beaucoup d’amis, au journal comme à l’extérieur.
Mais parlons d’aujourd’hui, voulez-vous? Le hasard… parfois… c’est étonnant…
Monsieur Baillons bafouillait, cherchait ses mots, ne sachant par où commencer.
Son stylo commençait à souffrir de ces manipulations un peu brutales et maladroites, et le capuchon était à deux doigts d’être broyé.
Finalement, il se lança, et le docteur l’écouta, bouche bée.

– Figurez-vous, Docteur, qu’il y a à peine une dizaine de jours, j’ai reçu un coup de fil étrange. Quelqu’un, qui semblait très loin (la communication était très mauvaise), et qui parlait mal le français, m’a demandé si je connaissais Alexandre Galant.
J’ai mis quelques secondes à répondre, mettez-vous à ma place! Voilà près de six mois qu’Alexandre est mort, et quelqu’un tout à coup, me demandait si je le connaissais!
J’ai répondu que c’était exact, mais qu’il était mort depuis un bon moment, et que je n’avais donc rien à dire à son sujet. Et c’est alors que la personne m’a dit: ne quittez pas, on va vous parler.
J’étais étonné, vous devez vous en douter, mais surtout en colère. Qui pouvez bien vouloir me parler d’Alexandre, pourquoi, et surtout si longtemps après sa mort?
J’ai attendu quelques secondes et une voix, que je connaissais bien m’a dit:

– Bonjour patron!

Je n’ai pas réagit. J’aurais reçu un coup de poing en pleine figure sans m’y attendre que je n’aurais pas été aussi sonné! Le silence a duré un moment qui m’a semblé une éternité, mais je ne pouvais pas bouger, j’étais tétanisé. J’ai juste réussi à m’assoir, ou plutôt à m’effondrer sur une chaise, qui par chance était derrière moi…

– Ne me dites pas que c’était Alexandre!

– Ne m’interrompez pas s’il vous plait, j’ai déjà assez de mal à mettre mes idées en place. Oui, évidemment, c’était Alexandre! J’avais très bien reconnu sa voix et surtout cette façon un peu impertinente et joviale de m’appeler “Patron”. Il ne pouvait y avoir de doute, c’était bien Alexandre.

– Alors… ensuite, qu’avez-vous fait?

– Mais taisez-vous à la fin, laissez moi vous raconter tranquillement, sans me brusquer, sinon je me tais et vous pouvez partir, je ne vous dirai plus rien. Si vous me laissez le temps, et ne m’interrompez pas continuellement, je vais vous raconter, le plus précisément possible, ce coup de fil étonnant.

Le docteur ne tenait plus en place. Il voulait savoir, vite, ce qui s’était passé, mais le directeur tergiversait, prenait son temps, comme s’il prenait un malin plaisir à le faire languir. Il décida donc de jouer le jeu et se teint coi.
Après un silence qui lui parut une éternité, le directeur reprit la parole.

– C’était bien Alexandre, en effet. Quand j’eu retrouvé ma voix, je l’interrogeai.

– Où es-tu, Alex, et que s’est il passé? Ici tout le monde te croit mort, moi le premier. Et où étais-tu pendant tout ce temps? Pourquoi n’as-tu pas donné de tes nouvelles plus rapidement? Tu te rends compte de ce que nous avons vécu ici? Nous te croyons mort depuis six mois!

Il m’a arrêté en éclatant de rire. C’était bien de lui, çà! Rire de notre inquiétude, se moquer de notre chagrin! Mais en même temps, le doute n’était plus permis, c’était bien notre Alex, le joyeux garçon que tout le monde aimait.
Il a continué.

– Calmez-vous patron, je ne pouvais pas vous donner de mes nouvelles parce que j’étais loin de tout moyen de communication pendant tout ce temps.

– Mais où étais tu donc, enfin? Et comment se fait-il que l’on nous ait dit que tu étais mort carbonisé? Quel est ce mystère? Raconte vite, tu me fais mourir d’impatience.

– Patron, il va falloir vous calmer, ne m’interrompez plus, je vous en prie, je ne peux pas téléphoner longtemps.
Comme je vous l’avais demandé, je voulais faire un reportage sur les régions retirées de haute montagne en Kabylie, sur la vie de ces hommes, bergers pour la plupart, mais surtout sur les conditions de vie certainement très difficiles, des femmes de ces montagnes. Je n’étais pas seul dans la voiture, et je ne conduisais pas.

– Comment ça, tu n’étais pas seul? Que veux-tu dire?

– Je vous explique.
Nous roulions vers le plateau Agwni, dont la maison Kabyle se nomme Axxam. Ce sont de très vieilles maisons aux toits de roseaux, bâties au sommet des montagnes et habitées par des minorités Chaouis, des bergers en grande partie, ce qui me convenait parfaitement. Les hivers dans ces montagnes sont très rudes et les cols sont presque toujours bloqués par la neige.

– Alexandre, tu vas me rendre fou! Abrège, va au fait, je t’en prie.

– OK. patron. Ce n’est évidemment pas moi que l’on a retrouvé dans la voiture. J’ai bien loué la voiture à mon nom, mais j’étais avec un copain du coin, qui me servait de chauffeur et de traducteur, parce qu’il connaissait bien le pays et pouvait m’éviter ainsi de me perdre dans les petits bleds. Il m’aidait aussi à trimballer mon matériel. C’était un garçon très sympa, et j’ai été choqué et très attristé quand j’ai appris sa mort.

– Je ne comprend pas Alex, que veux-tu dire par: quand j’ai appris sa mort? Tu étais dans la voiture quand l’accident à eu lieu, non?

– Oui, bien sur. Mais lors de la chute dans le ravin, j’ai été éjecté, et je me suis retrouvé assez loin de la voiture qui a continué sa chute. J’étais sonné, quasi inconscient.
J’ai entendu le bruit de l’explosion, mais après, c’est le trou noir. Je ne sais pas combien de temps je suis resté inconscient, plusieurs heures certainement.
Quand je me suis réveillé, j’avais mal partout. Mon pied droit, ainsi que le bras droit me semblaient cassés, ainsi que quelques autres os un peu partout et je souffrais horriblement. Mais j’avais perdu la mémoire et j’étais incapable de comprendre ce que je faisais dans ce ravin, à moitié mort, seul et souffrant comme un damné.

– Que s’est-il passé ensuite Alex?

– J’y viens. Je ne sais pas comment j’ai fait pour m’extraire des broussailles au milieu desquelles j’étais enchevêtré, ni combien de temps cela m’a pris, mais j’y suis arrivé. D’après ce que l’on m’a raconté après, on m’a retrouvé quelques jours après l’accident, peut-être trois ou quatre. Toujours d’après les personnes qui se sont occupées de moi, j’étais dans un état épouvantable. Entre nous, on le serait à moins.
Ces personnes, des montagnards, m’ont soigné et se sont occupés de moi avec un dévouement admirable pendant des mois.

Oui, cela peut vous sembler incroyable, mais si je m’étais assez vite remis de mes blessures, qui, finalement n’étaient pas aussi graves que je l’avais pensé au début, entre autre pas de fractures, mais ma mémoire, elle, a mis tout ce temps pour me revenir.
J’avais beau interroger mes sauveteurs, devenus très vite des amis, tant ils ont été prévenants et aux petits soins pour moi pendant tout ce temps, je n’arrivais pas à rassembler mes souvenirs. Impossible même, de me rappeler mon nom, ni ce que je faisais dans ces montagnes qui ne me rappelaient rien.
Je leur ai fait répéter l’histoire de ma découverte et de mon sauvetage des milliers de fois, sans que cela n’éveille rien dans ma mémoire. C’était le trou noir.

Il y a quelques temps de cela, ma santé totalement retrouvée, je leur ai demandé de me ramener à l’endroit où ils m’avaient trouvé. Ils n’ont fait aucune difficulté et, à dos de bourricot, nous sommes allés sur les lieux. Mais cela ne me rappelait rien, aucun souvenir, le néant total. Que faisais-je, blessé dans un endroit aussi sauvage? Mystère.
Je dois vous dire, patron, qu’ils ne m’avaient jamais parlé de l’accident. Aussi bizarre que cela vous paraisse, c’est ainsi. Quand je leur ai demandé pourquoi ils s’étaient tus, ils m’ont dit que je devais retrouver la mémoire par moi-même et pas par tout ce qu’ils auraient pu me dire, ne sachant pas eux-même très bien ce qui s’étaient passé.
Ils vivent dans un village assez éloigné du lieu de l’accident (comment ai-je fait pour y arriver, mystère?), ils n’ont pas la télé, écoutent peu la radio, n’ont pas de journaux, bref, ils ne savaient pas d’où j’arrivais dans un tel état. Ils ne se sont occupés que d’une chose, me guérir et me remettre sur pieds. Et ils y sont arrivés totalement.
Je suis retourné souvent à cet endroit. Et puis j’ai décidé de m’en éloigner à chaque fois un peu plus, pour essayer de retrouver quelques souvenirs, de regarder les broussailles, de scruter dans les ravins qui longent la route, bref, je vous épargne les détails de mes recherches qui furent longues et pénibles parce que vaines si longtemps.

Un jour enfin, alors que nous étions assez loin de l’endroit où ils m’avaient trouvés, je regardais dans le ravin et j’ai cru voir un truc bizarre, au fond.
Une forme noire, qui semblait calcinée. On aurait dit la carcasse d’une voiture.
Je suis rentré au village, apparemment calme, mais quelque chose avait changé. Une petite lueur, toute petite, semblait vaciller dans mon cerveau.
Je voyais cette forme noire et ma tête me faisait mal. Plus je visionnais cette forme, plus j’avais mal, mais rien de précis ne m’expliquait ce phénomène.
Au bout de quelques jours, je pris à part mon ami Kader (c’est lui qui m’a trouvé, soigné, hébergé et ne m’a pas quitté depuis le début), et lui expliquais ce que je ressentais. Je lui parlais de la voiture calcinée et des souvenirs vagues qu’elle éveillait en moi.
Il me regardait, avec son joli sourire énigmatique, mais ne me dit rien et ne répondit pas à mes questions. Je m’impatientais, je l’engueulais même, mais rien n’y fit, il n’ouvrit pas la bouche. Désappointé et passablement énervé, je le laissais et m’éloignais dans les rochers près du village, là où j’avais l’habitude de me reposer et me calmer quand j’avais trop mal de ne pas retrouver ma mémoire.

J’y suis resté longtemps. Personne ne m’avait jamais dérangé dans ces moments de solitude. Tout le monde respectait ma mélancolie et ma tristesse. Au bout d’un long, long, moment, j’ai du m’endormir.
Mais je fus réveillé brutalement!
Quelqu’un, à côté de moi, poussait un hurlement inhumain, qui me glaça le sang! J’ouvrais les yeux et regardais avec effroi autour de moi, mais le cri avait cessé subitement.
Au bout de quelques secondes, le temps de retrouver mes esprits, je vis Kader, à quelques pas de moi, qui me regardait silencieusement.

– Alors,mon ami, le voile s’est enfin déchiré, me dit-il?

Je ne compris pas ce qu’il me disait et le regardais, sans doute avec un air bête car il éclata de rire.

– Que veux-tu dire?

– Je te regardais dormir depuis un bon moment, tu t’agitais, tu criais. Tu disais: Fais attention… les sangliers… les sangliers… attention….!
Puis tu as hurlé: Oh! non!… Non!!!… Oh!… Merde!!!!!!!… Et tu as hurlé!
Puis tu t’es réveillé.
J’ai vraiment eu l’impression que tu revoyais l’accident. Tu te rappelles de ce que tu as vu dans ton cauchemar?

– Attend, Kader, ça reviens, tout doucement.

En effet, le voile s’était déchiré. Lentement, ma mémoire s’ouvrait et me livrait enfin ce secret que j’avais depuis si longtemps, si vainement et si douloureusement cherché.

– Je m’appelle… Alexandre… Alexandre… Galant, dis-je à Kader… Je suis journaliste… oui, c’est ça, journaliste, et je suis venu ici… il y a… plusieurs mois pour… pour faire un reportage sur la vie des paysans… et des femmes… dans les montagnes… Oui, je crois que c’est bien ça.
Mon ami Amin, qui m’accompagnait dans tous mes déplacements… et qui conduisait la voiture également, car je ne suis pas à l’aise dans ces montagnes, ne me quittait pas…
Le matin de l’accident… nous sommes partis de très bonne heure car nous avions beaucoup de route à faire. Quand l’aube s’est levée, Amin conduisait, mais moi je sommeillais.
Voilà, tout m’est revenu dans ce cauchemar!
Tout à coup, j’ai été réveillé en sursaut par le hurlement d’Amin: Oh! non!… Non!!!… Oh!… Merde!!!!!!!…..
J’ai hurlé à mon tour: Fais attention… le sanglier… le sanglier… attention….!

Et tout est allé très vite. J’ai ressenti une violente douleur à la tête, j’ai entendu un grand bruit, une explosion, et puis plus rien. Le trou noir.
Je me suis réveillé au bout de je ne sais pas combien de temps, mais certainement longtemps après l’accident.
J’entendais un bruit, comme un crépitement, que je n’ai pas compris sur le coup, mais c’était certainement le bruit des flammes qui consumaient la voiture.
J’ai appelé Amin, longtemps. Puis j’ai crié au secours, espérant me faire entendre par un passant. Je n’avais aucune idée de l’endroit où j’étais, ni pourquoi j’y étais, et surtout, surtout, qui j’étais.
Je crois que c’est ce qui a été le plus difficile à supporter, ne pas savoir qui j’étais.

Je suis resté longtemps sans bouger, parce que je souffrais de partout et que tout mouvement déclenchait des douleurs atroces. J’étais couvert de sang. J’espérais que quelqu’un viendrait, mais le silence régnait autour de moi. Seuls mes cris le troublaient.
Il n’était pas possible que personne ne s’occupe de moi. Quelqu’un devait bien s’inquiéter de mon absence, qui que ce soit.
Je pense que je suis resté au moins deux jours ainsi. Je buvais la rosée du matin sur les feuilles et je mourais de faim, et de froid aussi, la nuit. Je crois que c’est la faim, qui m’a poussé à bouger, sinon je me serais laisser mourir.

J’abrège.
Je me suis réveillé dans la maison de Kader, au bout de pas mal de temps, et sans savoir comment j’y étais arrivé.
Le reste je viens de vous le raconter.
Dés que j’ai retrouvé la mémoire j’ai demandé à Kader de m’emmener près d’un téléphone. Je voulais absolument prévenir mon amie et vous même patron, le plus vite possible. Nous sommes dans un petit café au village. Le cafetier et les trois clients qui sont là ont entendu mon histoire, ils ont l’air de voir un revenant! C’est trop drôle! Si vous voyiez leurs têtes, patron!

– Alex, tu sautes dans le premier avion et tu rappliques ici le plus vite possible. Nous allons organiser une fête à tout casser pour ton retour. Espèce de petit salaud, je suis fou de joie de te savoir vivant, mais quelles douleurs tu nous a fait vivre!
Enfin, c’est fini maintenant, reviens vite, nous t’attendons. Je vais prévenir tout le monde de ton retour.
Je crois qu’il y en a plus d’une qui vont défaillir de joie.

Le directeurs s’arrêta un moment, puis il reprit:

– Voilà, je vous ai retranscrit presque mot pour mot toute cette conversation.
Que dites-vous de cette histoire? Etonnant, non? Je n’arrive même pas encore à y croire.
Quels curieux concours de circonstances, vous ne trouvez pas?
Cette lettre que vous ne retrouvez qu’aujourd’hui, et Alexandre vivant, alors qu’on le croyait mort… Enfin, l’important c’est qu’Alex soit vivant, non?

Le docteur ne bougeait pas. Il restait immobile, comme figé par cette incroyable nouvelle qui venait de lui tomber dessus aussi soudainement.
Le directeur regardait le capuchon du stylo qui gisait en miettes sur le bureau. Pendant son récit, sans qu’il y prenne garde, il l’avait brisé en plusieurs morceaux. Il sembla enfin en prendre conscience. Sans rien dire, il ramassa les brisures et les jeta dans la corbeille à papier.

– Vous ne dites rien docteur? Vous devriez être heureux de ce dénouement, or vous avez l’air dubitatif, sans réaction. Je ne comprend pas votre silence. Vous m’étonnez, j’aurais cru que vous alliez sauter de joie. Je me suis trompé?

– Ne vous méprenez pas monsieur le directeur, je réfléchissais, c’est tout.
Cette histoire est tellement incroyable que je me demandais comment j’allais raconter tout cela à la mère d’Alexandre. Ça ne va pas être facile. Dans son état, je ne suis même pas certain que ça puisse la faire réagir. Il faut que je trouve la meilleure façon de lui annoncer cette merveilleuse nouvelle.

Le directeur le regardait. Il avait pris un crayon et, sans s’en rendre compte, commençait à le torturer de la même façon qu’avec le capuchon de stylo.
Le docteur, amusé, se disait intérieurement que si l’entrevue durait trop longtemps, tous les stylos et crayons y passeraient.
Il se leva et salua le directeur, le remerciant chaleureusement de lui avoir annoncé cette bonne nouvelle.

– Au revoir, Monsieur le directeur, et merci. Je ne peux pas rentrer immédiatement chez moi, mais dans trois jours j’irai voir mon amie et tenterai de lui expliquer le plus doucement possible cette résurrection, je vais y réfléchir.

Le directeur l’arrêta avant qu’il ne franchisse la porte:

– Dans quel établissement se trouve la mère d’Alex? Quand il reviendra je lui communiquerai l’adresse pour qu’il aille la voir. Toutes ces aventures les réconcilieront peut-être, qui sait?
Le docteur lui donna l’adresse et parti. Le directeur reposa son stylo, réfléchit quelques instants puis il prit le téléphone et composa un numéro.

– Alex? Le docteur dont je t’ai parlé tout à l’heure, sort de mon bureau. C’est un grand ami de ta maman. Il est un peu sonné, mais je pense qu’il va s’en remettre.
Ta mère, à la lecture de ma lettre lui annonçant ton décès dans les circonstances que tu connais, a eu une réaction si violente qu’elle en a un peu perdu la tête.
Elle a tenté de mettre fin à ses jours, mais heureusement son ami le docteur l’a trouvée à temps et s’est très bien occupé d’elle. Elle ne parle plus depuis, mais elle va bien.
Je ne veux pas te donner de conseil, mais si tu lui faisais une petite visite, ce serait me semble-t’il, la moindre des choses.
Tu es d’accord?… Bien.
Je te donne l’adresse de l’établissement. Salut, petit.
… Alex?… vas-y doucement, hein? N’oublie pas que ça fait six mois qu’elle te croit mort! Alors un peu de douceur et de diplomatie seraient de mise. Je compte sur toi? A bientôt.

Le docteur, comme il l’avait dit, ne rentra pas chez lui directement. Il devait aller voir plusieurs patients dans différents établissements, et il avait également des affaires personnelles à régler.
Trois jours après, pressé de voir son amie pour la préparer à recevoir cette bonne nouvelle, il se présenta à la clinique.
Comme il se dirigeait vers sa chambre, il croisa plusieurs infirmières qui lui sourirent avec, lui sembla-t’il des airs complices. Intrigué, il se préparait à demander à l’une d’elles ce qui se passait, mais elle se mit à courir en lui criant qu’elle n’avait pas le temps.
Il entra dans la chambre.

Son amie n’était pas seule. Un grand jeune homme, assis auprès d’elle, lui tenait la main.
En quelques secondes, un remue ménage se fit dans sa tête, et plus tard, il raconta que sa surprise passée, il avait immédiatement compris la situation.
Mais sur le moment il restait là, debout, l’air ahuri.
Et ce qui le bouleversa véritablement ce fut quand son amie, le regardant avec un sourire radieux, lui dit:

– Bonjour Bruno, Je vous présente Alexandre, mon fils.

Le docteur ne répondit pas.
Il se laissa tomber plus qu’il ne s’assit, sur une chaise, et les regarda tous les deux.
Elle, épanouie, rajeunie, belle comme elle ne l’avait plus été depuis longtemps, et lui, ce jeune homme, qui lui ressemblait tellement que le doute n’était pas possible. C’était bien son fils.
Devant son air ahuri, son amie et son fils se mirent à rire.

– Bonjour, dit Alexandre. Je comprend votre étonnement docteur, on le serait à moins, mais je vais vous expliquer.
Je suis rentré depuis deux jours. Je sais, Monsieur Baillons ne vous l’a pas dit. Mais il m’a téléphoné après votre départ, et m’a communiqué l’adresse de l’établissement où se trouvait ma mère.
J’ai pensé que je ne pouvais pas la laisser plus longtemps dans l’ignorance de la vérité, et je suis venu le plus vite possible.

Le docteur, légèrement revenu de sa surprise, demanda:

– Mais comment à réagit votre maman en vous voyant? Çà a du lui faire un terrible choc! Çà aurait pu la tuer! Voilà trois jours que j’essaie de mettre au point une stratégie pour la préparer doucement à cette nouvelle.

– Ne vous inquiétez pas docteur, le directeur de la clinique a essayé de préparer ma mère psychologiquement, ce qui n’était pas très facile car elle était tellement refermée sur elle même que les mots ne lui parvenaient pas de façon très compréhensive.
Mais en fait, et finalement, il m’a fait entrer dans la chambre et ma mère a immédiatement réagit.

– Bonjour Alex m’a-t’elle dit, tu as été bien long.

Et voilà!
Elle m’a raconté sa lecture de la lettre annonçant ma mort, mais elle n’a gardé aucun souvenir de ces six mois passés.
Dans le fond ce n’est pas plus mal, non?

La suite, me direz-vous? Il n’y en n’a pas. On dit bien que les gens heureux n’ont pas d’histoire.
A quoi vous servirait que je vous dise qu’Alexandre et sa mère se réconcilièrent?
A quoi vous servirait que je vous raconte le mariage du docteur et de son amie?
A rien.
Vous êtes bien d’accord avec moi?

Merci à monsieur Yvan Chiffre, pour ses précieuses recherches qui m’ont permis de bien situer certains lieux de cette histoire.

(Tous droits réservés)

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15 réflexions sur « Le silence de la vieille dame »

  1. Bonjour Mijo, Je suis tout boulversifié…

    A la visite de ton site, que j’ai parcouru rapidement, je découvre en toi une GRANDE artiste. Créativité, sensibilité et humanisme sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit.
    Je n’ai lu, pour l’instant, que ton premier texte « Le silence de la vieille dame ». J’en suis très ému. ça semble être du vécu tant c’est réaliste, détaillé et circonstancié. J’aime beaucoup ton style littéraire, même si je ne suis pas un grand lecteur. Mais j’aime les mots, leur musique et… ce qu’on peut en faire; et dans ton cas, des merveilles…
    Je suis également très sensible à l’esthétisme de ta série de tableaux de cocottes. Mais, comme je te l’ai dit, ma visite à été trop rapide pour apprécier à sa juste valeur, toute la qualité de ton oeuvre.
    Je reviendrai, c’est sûr, m’emplir les yeux et le coeur de toute la beauté que tu nous propose ici.

    Bravo Mijo et… Chapeau bas.

    Vincent Isely

  2. Enfin, une nouvelle ! tu nous as fait languir, on l’attendait depuis pas mal de temps !
    Tu n’as pas perdu la main, ton style est toujours aussi bien tourné, une histoire simple
    comme il en arrive tous les jours à n’importe qui ; oui, je suis bien d’accord avec toi,
    l’important n’est pas la suite de l’histoire ; l’important est de garder l’essentiel
    et d’éliminer de sa mémoire les mauvais moments.
    A quand la prochaine nouvelle ? Merci en tous cas pour ces moments d’évasion
    où tu sais nous entraîner.

  3. Whoua… Je ne suis pas un lecteur et ce depuis toujours… mais là, j’ai commencé à lire les premières phrases en pensant que je trouverai 2 ou 3 paragraphes… Pas plus…
    Mince !!! et 4, 5,… ET… j’ai oublié le nombre de paragraphes… sautant d’une ligne à l’autre… Impatient, j’aurai voulu aller plus vite, j’ai même été tenté d’aller à la fin pour connaitre le dénouement de cette histoire… mais je ne voulais rien raté, pas un mot, pas une ponctuation. Je suis tombé sous le charme de ta prose…
    Et quand est arrivé la fin, j’ai vu cette image que l’on voyait sur les grands écrans des salles de cinémas de quartiers : « FIN »… On repartait alors en s’imaginant une suite.

    Merci Mijo.

  4. En voulant voir les nouvelles formes de ton blog, j’ai eu l’heureuse surprise de voir que les cocottes roses avaient à nouveau pondu… Depuis si longtemps dans l’abstinence ! Et de quelle manière, des oeufs d’or… Que dis-je d’or, des diamants, ça étincelle à chaque ligne, on veut boire chaque mot, et plus on en découvre plus la soif nous tenaille. Tu as vraiment du talent ma petite !!!
    Je t’embrasse et cours découvrir la suite …

  5. Bonsoir Mijo

    Je suis encore toute émue à la lecture de cette dernière nouvelle ! Bravo pour cette histoire si bouleversante ! Elle m’a prise au coeur et quand j’ai commencé ma lecture, moi aussi, je n’ai pas pu la lâcher avant la fin !
    Et bravo à ton fils pour ce nouveau site si joliment réalisé !
    J’y reviendrai… bisous. Andine

  6. j’adore … l’ histoire de cette veille dame …. je me suis empressée de la lire pour connaître la suite !…ouf! elle finie bien, comme un conte de fée. MERCI mijo tu peut être fière une fois de plus pour ton talent de l’écriture si limpide et si captivant.
    j’aimerais qu’un jour.. tu puisse publier tes nouvelles pour le grand plaisir de tous.
    bravo !
    ton amie maury

  7. Je viens de lire le texte du silence de la vieille dame.
    Un très agréable moment : j’étais intrigué par cette dame qui refusait de parler. Pourquoi ? Quel secret ? Quelle souffrance ?
    Au début, j’appréciais le style. Il m’a plu : clair, varié, rapide. Mais, plus j’avançais, plus ma lecture était rapide, souhaitant connaître la fin de l’histoire.
    D’ailleurs, souvent décevante, les fins d’histoire. Et là , pas du tout !
    Après la curiosité, l L’émotion !
    Bravo !
    Bien amicalement à vous deux.
    J.P

  8. curiosite de lire pour connaitre le déroulement …émotions, émotions intenses…
    le retour de l enfant qu on croyait perdu…. d abord par des non dits, surement, puis par « chronique d une mort annoncée «  » » vilain hasard d un courrier perdu puis retrouvé…..en lisant on voit le film d une v ie…
    mais faut il ma chere mimi que je tombe neuneu….pour revoir ma fille….partie il y a 15 ans….. c est une façon d attendre sans souffrir….bloquer la mémoire….
    en tout cas tu aurais du t essayer dans le scenario de cinéma… bravo et felicitations

  9. Merci pour cette belle histoire…qui finit bien comme j’aime. D’ailleurs les histoires ne sont-elles pas faites pour nous sortir de la réalité de la vie??? J’ai dévoré les mots, les lignes, les paragraphes,… toujours pressée de connaître la suite…..je me suis délectée de ton style simple et parfait……comme si j’étais prés de tes personnages en spectatrice invisible, successivement émue, la gorge serrée, surprise, excitée par la tournure des évènements,et enfin heureuse !!!!
    Bravo pour ton talent Mijo.
    Bisous

  10. Bonjour Mijo,
    Je ne vous connaissais qu’à travers vos photos et vos très gentils commentaires sur les miennes…J’ai été intriguée par votre blog et ce que j’y ai découvert m’a enchanté. Je viens de lire l’histoire de la vieille dame, magnifiquement bien raconté. Quelle belle histoire !!Vous m’avez donné envie d’en lire davantage ; je reviendrai très vite faire un tour sur votre blog. A très bientôt. amicalement
    Gwénaëlle

  11. Bonjour Mijo ,
    Je viens de retrouver cette adresse de ton blog !
    quelle merveilleuse conteuse tu fait !
    magnifique tes histoires , merci énormément pour ces moments de plaisirs à les lires !
    bisousssssss
    Polly

  12. Quelle merveilleuse histoire qui m’a tellement émue…. un dénouement « en happy » end qui vient compenser l’angoisse que l’on ressent devant cette femme totalement refermée sur elle même – un docteur attachant comme on aimerait tous-toutes en avoir un ! Je me répète, cette histoire est merveilleuse !

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