Coup de théâtre !

Bonjour,
Vous avez un petit moment à me consacrer?
Parce que je crains d’être obligée d’être un peu longue.
Aujourd’hui je vais vous raconter une belle aventure, qui nous est arrivée, à Philippe et à moi.
Si, il y a six mois, on m’avait dit ce qui allait se passer, j’aurais dit ”pas possible!”.
Et pourtant….

A la suite de circonstances qui seraient trop longues à expliquer ici, Philippe et moi nous nous sommes retrouvés, comme nous le disons “à l’insu de notre plein gré”, à être sur le point de “faire l’artiste”!
Et nous l’avons fait.
Comment non? Si, si !!!

D’abord, réunion à la Villa, d’où toute l’aventure est partie.
Cette Villa est la Maison des Quartiers de Pont-Audemer, où il se passe beaucoup de choses.
C’est un équipement municipal qui accueille tous les habitants de la ville et de la Communauté de Communes de Pont-Audemer, dans le but de participer à des activités ou de créer et réaliser des projets.
Elle apporte toute l’aide nécessaire, aussi bien technique que logistique pour la réalisation de ces projets.
Elle fait encore beaucoup d’autres choses, pardon Karine de ne pas tout inscrire ici.

Donc, le samedi 5 mai 2007, nous sommes allés à la Villa, que nous connaissions déjà, pour assister à la première réunion où l’on devait nous expliquer le projet.
Nous avions demandé à Boujemaa, que nous ne connaissions pas encore, et qui est le directeur de la Villa, de bien vouloir nous incorporer dans ce projet, en tant que maquettiste pour moi (affiches et prospectus), et décors pour Philippe.
Il faut dire que nos amis Pierre et Jacqueline Falière faisaient partie de ce projet, et que nous voulions les accompagner.
Quand on nous a expliqué ce qui allait se passer, nous n’avons pas réagit, toujours persuadés que nous n’étions là que pour ce que nous avions demandé.
La plupart des personnes présentes ne se connaissaient pas, du moins je le crois.
En tout cas, nous, nous ne connaissions que nos amis Falière.
Il y avait donc, des enfants, des jeunes gens, des moins jeunes et nous, les plus “anciens”, juste avant Pierre et Jacqueline.
Avant la fin de la séance, on a fait circuler une feuille sur laquelle nous avons inscrit nos coordonnées et pourquoi nous étions là.
Quelqu’un, Frédéric je crois, a demandé, “éventuellement, vous ne seriez pas contre le fait de jouer aussi?”.
Ça nous amusés, Philippe et moi, et nous avons dit que dans le fond, non, ça ne nous dérangerait pas.
Et puis nous n’y avons plus pensé.

Aussi la semaine suivante, quand nous nous sommes tous retrouvés autour d’une table, et que Daniel Mayar, l’auteur de la pièce, et Frédéric Maillard, le directeur d’acteurs, (ils sont frères, mais l’un d’eux à changé l’orthographe de son nom), nous ont distribué les brochures en disant à chacun quel était son rôle, nous n’avons pas pipé et avons essayé d’interpréter correctement ce que nous lisions.
Entre nous, pas facile d’entrer comme ça, d’emblée, dans un texte que nous ne connaissions pas, avec des personnes que nous ne connaissions pas, et de lire en essayant d’y mettre les intonations voulues.
Les enfants n’avaient pas l’air le moins du monde étonnés, nous si.

En rentrant à la maison nous ne savions pas quoi penser.
Allions nous rester ou bien dire qu’il y avait erreur et que nous ne voulions pas continuer?…
La suite vous la devinez, nous sommes restés, et nous ne l’avons pas regretté.

Nous avons refait quelques séances de lecture autour de la table.
Certains rôles avaient disparus, d’autres apparus.
Moi, au départ, je devais faire l’arbitre de touche!
Rentrés à la maison, j’ai dit à Philippe, ” Pas question que je me mette en short et grandes chaussettes et que je déboule sur la scène avec un sifflet… non mais, ils sont fous!”.
Déjà des exigences “d’Artistes”, hein?
Mais quand même, le short… non… définitivement… non!

Et puis, au cours d’une séance, j’ai dit à… Daniel?… à Frédéric?… je ne sais plus, que quand j’étais gosse, à douze-treize ans, j’avais interprété Madame Mac Miche dans “Le bon petit diable”, de la comtesse de Ségur.
Ça a dû leur plaire parce que je suis devenue Madame Mac Miche.
Ouah! Super! Plus de short, plus de grosses chaussettes, plus de sifflet.

Les vacances sont arrivées, et pendant deux mois et demi nous n’avons plus répété.
Ce qui ne m’a pas empêchée d’essayer d’apprendre mon texte.
Philippe et moi avions une scène ensemble.
Il était le peintre Eugène Boudin, en plein travail devant son chevalet, et moi madame Mac Miche, en plein désarroi devant les évènements qui se déroulaient à Pont-Audemer.

A peine une petite quinzaine de lignes à apprendre!
Je n’aurais jamais cru que ça allait me donner tant de mal.
Quand je pense qu’à douze ans j’avais été capable d’apprendre trois actes, et de les jouer, alors que pour chaque acte, Charles, le bon petit diable, était interprété par une enfant différente, parce qu’il y avait trop de texte!!!
Et là, pas moyen de mémoriser ces quelques lignes!
J’en avais honte, ça m’exaspérait, quelle nulle!!!

J’ai fini par y arriver, mais seulement à quelques jours de la représentation.
En fait, quand nous avons commencé à répéter au théâtre.
J’ai l’impression que c’est là que j’ai vraiment été motivée.
Se retrouver sur une scène vide, devant des sièges vides, dans une salle que nous connaissions bien puisque nous y allions très souvent voir des spectacles, c’était magique!
Peut-être est-ce là que j’ai vraiment pris conscience de la réalité de la situation:
“NOUS ALLIONS JOUER UNE PIÈCE DE THÉÂTRE!!!”
Et la foule en délire: ouahhhhhhhhh !!!

Et là, il a bien fallut que j’apprenne mon texte.
Pour me rassurer, Daniel, Frédéric, ou les deux, avaient suggéré de poser le texte sur le tableau que Philippe était sensé peindre, et ainsi il aurait pu me souffler si j’avais été en panne.
Ça m’a rassurée en effet, mais j’ai réussi à l’apprendre ce texte, et Philippe n’a pas eu besoin de me souffler… quoi que… pendant la représentation j’ai sauté deux phrases, sans trop de dommage pour la compréhension, mais quand même, j’ai failli.
Comme dit l’autre: “Personne n’est parfait”.

Je vais passer sur les répétitions à la Salle d’Armes, j’y reviendrai dans une autre page, essayages des costumes, films pour la vidéo, dans la rue, devant le théâtre, ou les marches du tribunal… etc…etc…
On s’est bien amusés, grands et petits.

Parlons un peu de la pièce et de son sujet.
De drôles de choses se passent à Pont-Audemer. Des gens bizarres, des choses curieuses, des évènements incongrus, bref, c’est pour le moins étrange.
Tous ces gens se demandent ce qui se passe, et finissent par se réunir au théâtre de l’Éclat pour essayer de comprendre.

Les rôles maintenant.
Certains en avaient plusieurs.

Les enfants d’abord:
Corentin interprétait Astérix, un petit cochon et Jacques Brel,
Alec était Shakespeare,
Edouard était Superman,
Léïla était une superbe Cléopâtre, un petit cochon et une chanteuse,
Bérénice (nom prédestiné pour faire du théâtre, non?) interprétait Hélène de Troie, Marie Tudor et un petit cochon.

Ensuite tous les autres, et il y en a:
Séverine: la Campagne, et Eugénie: Bringamug, les deux esprits mutins qui se moquent de tout le monde.
L’autre Séverine, maman de Bérénice, qui s’est éclatée dans le rôle de… Dracula!
Michaël, qui avait hérité du rôle de l’arbitre et qui soufflait avec conviction dans son sifflet, bien mieux que je ne l’aurais fait, interprétait également un robot et dansait la Capoeira avec ses copains.
Guillaume, qui interprétait si bien Papy Mougeot que je ne pouvais m’empêcher d’éclater de rire à chaque fois qu’il était sur scène, pendant les répétitions.
Dans les coulisses, d’où je n’ai rien vu de la pièce, pendant la représentation, c’est en entendant la salle rire, à la première réplique de Papy Mougeot, que j’ai compris que la partie était gagnée, et je ne m’étais pas trompée.
C’est un rapeur, et il a interprété un de ses raps sur scène.
J’ai un peu appris à le connaître, et je l’ai beaucoup apprécié.
C’est un jeune homme plein de talent, un poète, qui n’a pas eu une vie de rêve jusqu’à présent, mais j’espère que ça va changer pour lui et je lui souhaite beaucoup de chance pour l’avenir.
Ça le fera… comme on dit… en jeune.
Rudy, qui était Action Man faisait hurler de rire la salle quand il disait” où est-ce que je tape?”, et qui dansait la Capoeira.
Nina, qui faisait Dragonball Z en double et Elle, l’animatrice.
Amjid,qui jouait The Black, qui a interprété un rap de sa composition et qui dansait aussi la Capoeira.
Jonathan, inimitable et pas reconnaissable dans The Crow, qui jouait aussi Dagonball Z, qui dansait la Capoeira, mais jouait également Marie Antoinette, et dansait royalement le menuet avec Louis XVI !
Moussa, extraordinaire et improbable Jean Paul Sartre, avec l’accent africain, inénarrable,
et qui, par la magie du théâtre entrait sur scène en Pinocchio, pour en sortir en… Zorro… Zorroo… Zorrooo…
Je n’ai évidemment pas oublié notre diva:
Maury, qui a interprété avec quelle grâce et maestria, Madame Arthur, La grande Zoa et Brigitte Bardot.
Ses costumes somptueux en ont épatés plus d’un… et plus d’une !
Jean Philbert, son mari qui chante aussi bien qu’elle, d’ailleurs ils se produisent ensemble, a interprété: “Mon histoire c’est l’histoire d’un amour, ma complainte c’est la plainte c’est la plainte de deux cœurs… etc.”
C’était la minute d’émotion, où l’on se prend la main… mais qu’est ce que je dis?
Bref c’était chouette.
Qui y-avait-il encore?
Josse, qui jouait l’animateur, et avec Jonathan, en Ombre Chinoise, la marionnette et son manipulateur.
C’était superbe, plein de poèsie, et je crois que ça a bien plu.
Je n’ai pas parlé de Mireille qui interprétait Duguesclin et Alfred Canel.
Il fallait la voir arriver sur scène, avec son costume de Duguesclin, fait de passoires, moulins à légumes et autres objets ménagers en fer blanc.
Quel courage parce que c’était très lourd, et elle devait s’en défaire sur scène.
Chapeau Mireille!
Et en frac, et chapeau haut de forme, pour Canel, pas mal non plus.
Philippe aussi avait deux rôles: un ange qui passe, et qui… repasse… vraiment, c’est-à dire qu’il repassait… pendant que Maury, Madame Arthur, chantait en essayant de lui faire du charme.
Et lui, imperturbable, repassait, pliait le linge, en prenait d’autres…
Je ne l’ai pas vu, mais aux rires que l’on entendait il a eu un grand succès.
Il était également le peintre Eugène Boudin, au travail sur son chevalet.

Moi j’étais, comme je l’ai dit plus haut, Madame Mac Miche.
Une dame un peu perdue, devant des évènements qu’elle ne comprend pas, et qui se demande ce qu’il faudrait faire pour arrêter tout ça.

Enfin, Daniel, l’auteur, qui dans son superbe costume, interprétait Louis XVI, dansant avec Marie Antoinette, puis perdant la tête, s’effondrant sur scène, et se réveillant aux accents de “La Madrague”, que venait lui chanter BB-Maury.
Une scène aussi qui a bien fait rire.
Frédéric interprétait un Homme de Cro-Magnon plus vrai que nature, enfin de l’idée que l’on s’en fait.
Il bougeait tellement vite et bien, vociférait avec tant de forces que c’en était impressionnant.

Les danseuses: Soazig, Alexandra, Eliada, Justine et Marie, ont apporté des moments de grâce dans cette pièce pleine de fantaisie et de fantasmagorie.
Boujemaa, à la fin du spectacle, montait sur scène pour expliquer, en quelques mots, avec quelques personnages, la genèse de ce spectacle.
Amanda et Sonia avaient créé cet arbre superbe, fait de vêtements, qui “habillait” la scène,
Karine avait la lourde charge de filmer les ébats des personnages, de faire le montage, et de maquiller tout le monde.
Charline habillait les personnages qui devaient changer de costume au cours la représentation.
Nicolas s’occupait de la lumière et Yannick du son.
Monsieur Patrick Sénécal avait mis généreusement son théâtre à notre disposition.

Voilà, fin du générique.

Rendez-vous à la page: Répétitions, puis, après à la deuxième page de “Coup de théâtre..

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1 réflexion sur « Coup de théâtre ! »

  1. MAIS TU Y ÉTAIS POUR LE DÉCRIRE AVEC UNE TELLE JUSTESSE!
    BRAVO ET MERCI MERCI MERCI POUR LES PHOTOS, LES COMMENTAIRES.
    TOUT CE QUE NOUS AVONS VÉCU Y EST, C’EST DÉLICIEUX, SAVOUREUX.
    JE VOUS LAISSE, JE TIENS ABSOLUMENT À LIRE LA SUITE.
    QUEL PLAISIR! QUEL BONHEUR!

    SÉVERINE/DRACULA

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